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Page:Sardou - La haine.djvu/141

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ACTE QUATRIÈME.

MALERBA.

Sois le bienvenu, Libérateur !… (Tandis qu’il descend les marches.) Tout le peuple salue en loi le héros qu’il croyait mort. Loué soit Dieu qui t’a sauvé ! (Orso, sans rien dire, regarde les prisonniers, Giugurta et les bourreaux.)

SPLENDIANO.

Incertains de ton sort, nous avons laissé ta place vide à nos côtés !… Et nous n’avons pas d’autre capitaine du Peuple que toi ?

TOUS.

Non ! non ! — Gloire et longue vie à Orso !…

ORSO.

Voilà pour ta reconnaissance, ô Peuple ! — À mon tour de le prouver la mienne !… (Il monte sur les ruines de la tribune.)

MALERBA.

Parle !… Orso !

UGONE.

Le Peuple est avec toi, et t’écoute ! (Cris, — Silence ! écoutez ! )

ORSO.

Donc, Siennois, à ce que j’apprends, l’empereur Charles nous assiége ?

TOUS.

Oui !

ORSO.

Et il vous demande cinquante mille florins pour son départ ?

TOUS.

Oui !…

ORSO.

Eh bien, je propose, moi, de lui en demander soixante mille pour le laisser partir en paix ! (Murmure de stupéfaction dans la foule.)

MALERBA.

Orso, y penses-tu ?… Ta valeur t’abuse !…