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Page:Sardou - La haine.djvu/81

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ACTE DEUXIÈME.

s’ouvrent toutes grandes et laissent voir l’intérieur ; cierges allumés. Le clergé sort avec le dais et les bannières, et se range derrière l’Évêque et à ses côtés.)

AZZOLINO.

Entrez donc, Chrétiens !… les portes du salut sont ouvertes !… Mais laissez passer d’abord devant vous les veuves et les orphelins que vous faites !… (Entrent de droite et de gauche, au pied des marches, les mères, les femmes et les enfants en deuil. — Cordelia parait à droite à l’avant-scène, soutenue par Uberta.) Car la voilà, votre œuvre… le voilà, le fruit le plus certain de vos sanglantes folies ! (Les enfants et les femmes se groupent à ses genoux sur les marches.) Puissent ces larmes que vous faites répandre, en tombant, goutte à goutte, sur vos cœurs endurcis… y féconder la divine semence de la concorde !… (Reprise du chœur. Le dais vient se placer derrière l’Évêque, à qui on remet sa crosse, et Azzolino rentre lentement dans l’église, suivi de tout le clergé.)

TOUS.
Sponsa Dei !
Mater christi !
Ora Deum
Pro nobis !
Et filium
Tuum,
Pro Filiis
Tuis !

(L’Évêque disparaît dans la nef, suivi de toutes les femmes et des enfants en deuil qui le suivent par le grand portail du milieu.)

UGONE, à Orso

Eh bien !… Et nous ?

ORSO, aux siens.

Allons, amis !… La cause est gagnée !… (Il remonte par la gauche suivi des siens. — Le gonfalon guelfe derrière lui porté tout droit ; même jeu de Giugurta, à droite, avec le gonfalon gibelin.)

CORDELIA, tressaillant au son de la voix d’Orso.

Cette voix !…