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Page:Sardou - La haine.djvu/85

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ACTE TROISIÈME.

ZANINO.

Non c’est l’appel des gonfaloniers, à qui Orso donne ses ordres !


Scène II.

Les Mêmes, UGONE.
UGONE, sorti vivement de la salle des morts, allant aux autres.

Passe-moi le pain, Zanino !

ZANINO.

Ah ! te voilà retrouvé, toi !

UGONE, rompant le pain.

Oui ! — Le ciel me dispense de recommencer ce que je viens de faire !

SCARLONE.

D’où viens-tu ?

UGONE.

D’aider une bonne femme à trouver le corps de son fils et à le porter dans la salle des morts !…

ZANINO.

Quelle femme ?

UGONE.

La nourrice des Saracini !

BUONOCORSO, riant.

Cette sorcière ?…

UGONE.

Sorcière, je ne sais… mais bien à plaindre, j’en réponds !

BUONOCORSO, brutalement.

Si tu rends service à nos ennemis, toi, à cette heure !…

UGONE.

Si j’étais à la place de son fils, ma mère serait bien heureuse que l’on fit pour elle ce que je viens de faire ! — Et s’il y a sottise de ma part, elle ne fait de mal à personne, n’est-ce pas ?