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LA HAINE.

UGONE.

Moi je te connais bien,… et ton fils Andreino est venu assez souvent jouer à la maison avec mon jeune frère.

UBERTA, repoussent sa main qu’elle serrait dans la sienne.

Et dire que cette main que je presse est peut-être celle qui me l’a tué !…

UGONE, vivement.

Non pas, femme… et quand ton fils est tombé !…

UBERTA.

Tu l’as vu ?…

UGONE.

À mes pieds !…

UBERTA.

Sainte Vierge !… Et comment… et par qui… a-t-il été tué ?…

UGONE.

À quoi bon ?…

UBERTA.

Oh ! plonge le couteau jusqu’au fond l Il n’est qu’une heure pour entendre de telles choses… du moins ce sera fait !

UGONE.

Tu as raison ! — Eh bien, donc, nous escaladions le rempart, ton fils porte un coup trop faible à… l’un des nôtres, qui, par pitié de son âge, d’un revers de bras, le jette sur le sol, et passe !… Ton fils, furieux, se relève et le frappe de nouveau par derrière… Cette fois le sang coule,… l’autre, irrité, se retourne,… et… d’un coup de hache !…

UBERTA.

Ah ! bête fauve !… Un enfant qui savait à peine tenir son épée !… Le nom de ce démon ?

UGONE.

Son nom ?…

UBERTA.

Oui ?…

SCARLONE ET ZANINO, à Ugone, pour l’inviter au silence.

Ugone !…