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Page:Sardou - La haine.djvu/96

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LA HAINE.

es moins flétrie, poussière, et moins avilie qu’elle ! (Il les broie et en laisse tomber les débris.)

CORDELIA, hors d’elle-même, et prête à se trahir.

Oh ! entendre cela !… l’entendre !…

UBERTA, s’élançant devant elle.

Ma fille !

ORSO, apercevant Cordelia.

Quelle est cette femme ?

UBERTA, effrayée, vivement, entourant Cordelle de ses bras pour la défendre.

Sa servante !… qui la pleure avec moi !

ORSO, faisant un pas vers elle.

Qui la pleure ?…

UBERTA, effrayée pour Cordelia.

Cordelia est morte !…

ORSO, saisi.

Morte !

UBERTA.

Cette nuit… dans son palais en feu !

ORSO, frappé.

Morte !… — (Après un silence.) C’est la guerre ! (Mouvement d’Uberta, pour emmener Cordelia.) Oh ! pleurez en liberté, femmes ; elle, sa Maîtresse, et toi ton Fils !… Et celui-là !… plût au Ciel qu’il me fût permis de te le rendre !…

UGONE, du fond.

Orso !

ORSO.

Oui ! (Aux chefs.) Suivez-moi ! (Il remonte au fond, vers les autre chefs. — Le jour baisse tout à fait, on allume les torches sur la place.)

CORDELIA, éclatant.

Ô lâche ! lâche ! lâche !…

UBERTA, cherchant à la calmer.

Mon enfant !…