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Page:Savard - Principes de la musique et méthode de transposition, 4e édition.djvu/8

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PRÉFACE


Faire connaître les éléments d’un art qui occupe, de nos jours, une si grande place, est un travail d’une opportunité incontestable. Si la pratique de la musique se vulgarise, il faut qu’à cette pratique se joigne la connaissance des principes sur lesquels elle repose.

Et cependant, pour beaucoup de ceux qui cultivent la musique, il n’en est pas ainsi. Souvent, après de longues années consacrées exclusivement à l’étude du mécanisme de l’exécution, toute la science musicale se borne à la connaissance usuelle des signes de la notation.

Cette ignorante insouciance des principes et des saines traditions est funeste aux intérêts de l’art, car elle laisse le champ libre au charlatanisme et à toutes les cupides exploitations.

Ajoutons que si elle nuit à l’art, elle n’est pas moins préjudiciable à l’individu. C’est surtout quand l’élève veut s’initier à la science de l’harmonie et de la composition, que cette lacune laissée dans les premières études devient un malheur presque irréparable. L’éducation musicale a été manquée ; elle doit être reprise en sous-œuvre. Mais l’amour-propre ne veut pas s’avouer cela, ou bien le temps fait défaut. Le professeur est alors obligé d’avoir recours à des procédés empiriques, au lieu de s’adresser à l’intelligence ; l’élève pourra acquérir le métier, jamais le savoir.

Frappé de ces considérations, nous venons exposer les résultats de l’expérience que nous avons acquise pendant notre professorat. Ce travail, produit pour les besoins de notre enseignement, s’est trouvé fait et mis en œuvre avant de devenir le livre que nous éditons ; et ce n’est qu’après l’espèce de consécration qu’il a reçue de cette épreuve que nous osons le livrer à la publicité.