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Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/138

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tard, quand il reprit le chemin de Lan Pol, Le Lamber aperçut Mme Caïn.

— Lisez ceci, ma vieille, dit-il simplement, en lui tendant le papier.

Mme Caïn mordit ses lèvres et blêmit sous l’insulte.

— Je savais qu’Aline vous aimait, répliqua-t-elle. Voilà maintenant la preuve que vous l’aimez aussi.

Et quand elle rentra chez elle, la veuve planta un couteau dans le dos de sa fille.


Pourtant, Aline ne mourut pas. Elle fut soignée deux mois chez les sœurs. Personne ne lui ayant jamais demandé rien sur sa blessure, elle n’en fournit aucune explication, étant une fille très réservée.

On pensa seulement dans l’île que c’était encore un coup des coloniaux. Mais, comme Mme Caïn n’avait déposé aucune plainte, nul ne s’en occupa.