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Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/181

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Salomé Thorinn et Angèle et Jeannic étaient, avec Mme Caïn, qui amenait ses deux filles, dont elle cachait l’âge, adroitement, des habituées du lieu.

— Alors tu as refusé ?.. s’étonnait-il.

— Refusé.

— Et c’est très bien, mon joli petit corbeau, très gentil à toi, car elle a dû être forte, la tentation ?..

Il est très difficile, je m’en doute, de dire « non » à Paulette, quand on sait qu’on pourra manger chez elle du mauvais homard en boîte, beaucoup plus appréciable à vos yeux que ces langoustes fraîches que vous dédaignez, et des légumes en conserve, et des fruits, poires, pommes, prunes, choses inconnues dans l’île, et des oranges, des ananas, des confitures. Tout cela, préparé à point par un cuisinier qui rit en montrant ses dents blanches, comme une fille,un trop joli garçon amené tout exprès de Paris pour les nuits vides de la patronne — à ce qu’on dit.

— Bien sûr, approuva Julia, et pas pour autre chose.

— Mais, vois, ma chérie, ton ami est bon et généreux. Il souffre à la pensée que tu n’auras point ta part de ces agapes, que le vin