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Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/228

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de Niou-huella que ç’avait toujours été une incommodité pour sa famille d’en prendre soin, de sorte qu’ils étaient fort longtemps demeurés en jachère.

La maison était meublée. Louise n’eut qu’à plier ses robes dans un sac, à transporter sa bêche et sa faucille, une provision d’avoine pour ses poules, et puis elle s’installa et se mit à l’ouvrage, toute seule.

Louise avait plusieurs amies qui venaient la voir quand le temps ou la saison s’opposaient au travail. Chaque dimanche, elle rejoignait sa mère et ses sœurs, après la messe, sur la place de l’église, et elle passait avec elles sa journée à Niou-huella, d’où elle rentrait le soir.

Elle était sérieuse et douce, et tous ceux qui l’ont connue disent que sa peau mate et ses yeux noirs l’appareillaient à la plupart de ses compagnes. De taille moyenne, plutôt petite, mais bien faite, sans maigreur comme sans embonpoint, avec une certaine finesse d’attaches, elle portait encore de ces châles aux couleurs claires dont l’usage a disparu pour les adultes et qui sont aujourd’hui réservés aux fillettes.

Presque jamais, elle n’avait causé avec des hommes car la plupart de ceux qui séjournaient alors à Ouessant étaient mariés ou fiancés et