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Page:Say - Œuvres diverses.djvu/271

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dans la Marne quelques lieues au-dessus de Meaux. Rien ne s’oppose plus à l’achèvement de ces travaux. Les grandes difficultés sont vaincues.

L’eau rassemblée ainsi au bassin de la Villette, excédera dès lors de beaucoup la quantité nécessaire pour alimenter ces belles fontaines vers lesquelles l’étranger se fait conduire dès les premières heures de son arrivée, et qu’il ne peut se lasser de contempler. Un vaste surplus se répandra par deux canaux pourvus d’écluses, d’une part dans la Seine près de Saint-Denis, et d’un autre côté dans le même fleuve par les fossés de l’Arsenal, qui présentent un port déjà creusé, à portée du faubourg Saint-Antoine, de ce faubourg qui lui seul est une ville de manufacture du premier ordre ; et ce port deviendra une gare où les bateaux pourront se mettre à l’abri des accidents de la rivière.

Le premier de ces embranchements doit se nommer le Canal de Saint-Denis ; il est creusé dans toute sa longueur. Il n’attend plus que ses ponts et ses écluses pour amener au port de la Villette les marchandises de Rouen et du Havre, et toutes les denrées qui descendent par l’Oise des départements du nord.

L’autre embranchement, celui qui du port de la Villette doit se rendre au port de l’Arsenal, se nommera le Canal Saint-Martin. Il traversera le faubourg du Temple et le quartier Popincourt. Bordé de quais, d’arbres et de magasins, les bateaux de la Haute-Seine pourront venir se décharger sur ses bords.

Les deux embranchements réunis formeront la jonction de la Seine-Supérieure avec la Seine-Inférieure, de telle manière que les marchandises de la Bourgogne et du midi, destinées pour le nord, et les marchandises d’outre-mer qui seront destinées pour le cœur de la France, ou bien pour la Suisse et l’Allemagne, pourront franchir Paris, dont les ponts nombreux et les barrages qui précipitent le cours de l’eau, présentent en ce moment un obstacle à peu près insurmontable i la navigation.

Les marchandises qui maintenant remontent par eau de Rouen et de l’Oise, arrivées à Saint-Denis, ont encore un détour de sept à huit lieues à faire pour atteindre les ports de Paris. Elles n’ont que trois mille toises à parcourir pour se rendre de Saint-Denis au port de la Villette. Elles évitent plusieurs ponts, des hauts-fonds, les crues d’eau, les débâcles et tous les accidents de rivière. Ce n’est pas tout : le canal de Saint-Denis achevé, celui de Pontoise reconnu praticable par