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Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/447

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une seule personne, plutôt qu’à celle qui est favorable à plusieurs.

L’homme social, quand il cherche uniquement l’utilité de la société dont il fait partie, de sa nation, au risque de ce qui pourra en advenir au reste du monde, est coupable d’un autre vice et d’un autre mauvais calcul, que j’appellerai égoïsme national, ou patriotisme exclusif. Je crois cette seconde assertion non moins susceptible d’être démontrée, quoique beaucoup plus contestée que la première.

Mais l’homme social, qui mesure l’estime qu’il fait des choses, sur le plus ou moins d’utilité qu’elles ont pour l’homme, c’est-à-dire qui mesure son estime sur le plus grand bien du plus grand nombre, est éminemment vertueux ; et j’ajouterai que pourvu qu’il n’emploie, pour parvenir à ce but, que des moyens compatibles avec la nature des hommes qui l’entourent et de la société dont il fait partie, ses principes non-seulement dénotent un sentiment louable, mais, au total, conduisent au bien lie plus réel et le plus durable, soit pour l’humanité, soit pour sa nation, soit pour lui-même.

Je considère donc comme utile tout ce qui sert au bien-être de l’homme. Les choses qui lui sont utiles le sont à diffé-