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Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/54

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leur seule entre dans celle des ouvrages plus ou moins durables qui sortent de leurs mains, au lieu que les capitaux, quoiqu’ils soient des instrumens d’une indispensable utilité et que le prix de leur loyer entre aussi dans celui des ouvrages à l’existence desquels ils ont concouru, ne sont pas des personnes et ne font aucune consommation ; de sorte que, s’il n’y a pas de guerres ou d’autres grandes calamités, qui détruisent sur le fonds même des valeurs plus grandes que leur loyer, il y a augmentation de richesses, non pas encore une fois par production, mais par accumulation des intérêts qu’ont fournis les productions des années précédentes[1]. C’est ce qui explique comment les nations, même mal gouvernées, à moins d’affreux pillages de guerre, et d’odieux gaspillages de cour, prospèrent, s’enrichissent progressivement, dès qu’elles sont parvenues à se former une certaine masse de capitaux.

Tous les salariés, capitaux et hommes, ayant

  1. L’embarras du disciple de Quesnay pour expliquer l’enrichissement des nations par l’accumulation des intérêts, est ici remarquable : il y a, selon lui, augmentation de richesses sans production ; et il n’y a pas de production, parce que la terre seule, suivant lui, à la faculté productive. Cela s’explique facilement pour qui conçoit que les capitaux, produisant, font naître de nouvelles valeurs.