Page:Say - Olbie.djvu/52

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féraient-ils pour grossir leur épargne ; et lorsque le jour du repos venait, on ne voyait plus, comme auparavant, à Olbie, les cabarets pleins d’ivrognes abrutis, chantant et jurant tour-à-tour : mais on rencontrait fréquemment dans les campagnes qui entourent la ville, un père, une mère et leurs enfans, tous animés d’une gaîté tranquille, celle du bonheur, et qui marchaient vers quelque rendez-vous champêtre pour s’y réunir avec d’autres amis de même état qu’eux.

Les Olbiens ne s’étaient point contentés de se donner, relativement à l’économie politique, une législation favorable à la morale ; ils avaient graduellement retranché de la leur, tout ce qui pouvait lui être contraire. Ils avaient senti que ce serait en vain que le moraliste travaillerait à rendre les hommes bons, si on laissait subsister les lois qui tendent à les rendre pervers (O). C’est ainsi qu’ils supprimèrent les loteries (P), qui offrent un appât à la cupi-