Aller au contenu

Page:Say - Olbie.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à combattre le penchant qui entraîne l’homme vers la femme. C’est un instrument aussi puissant qu’il est doux : faut-il le briser au lieu de s’en servir utilement ? Ils ne suivirent pas non plus le conseil de Platon, qui, dans sa République vraiment imaginaire, veut que le sort décide et pour une seule fois, chez un ordre entier de citoyens, d’un commerce qui nous ravale au niveau des brutes, s’il n’est annobli par la constance et par les plus délicates préférences de l’ame. Les Olbiens mêlèrent au contraire l’amour honnête à toutes celles de leurs institutions qui purent l’admettre ; et, s’il faut l’avouer, ils prirent quelques conseils de nos siècles de chevalerie.

Alors ils sentirent la nécessité de donner aux femmes les deux vertus qui leur conviennent par-dessus toutes les autres, et sans lesquelles le charme et l’ascendant de leur sexe s’évanouissent tout-à-fait : je veux dire la douceur et la chasteté. Chez ce peuple la douceur des femmes naquit des