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Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/170

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presque partout sur le continent une place si prépondérante. Particulièrement on trouve en France 01 p. 100 ilu nombre des propriétés terriennes et 66 p. 100 de la superficie cultivée entre 1 et 100 hectares, 59 p. 100 du nombre et 43 p. 100 de la superficie entre 1 et 40 hectares, 54 p. 100 du nombre et 36 p. 100 de la superficie entre t et 20 hectares et 39 p. 100 du nombre, 2 p. 100 de la superficie au-dessous de 1 hectare, d’après l’enquête 1881-18S2.

2. Étendue de la propriété.

Le cultivateur anf,’lais de ..classe moA’cnne est presque toujours fermier, farmev étant aussi en Angleterre le mot ordinaire pour désigner un cultivateur. Car, encore plus que la grandeur des fermes, l’étendue de la propriété est caractéristique de la Grande-Bretagne. En 1860,JohnBright calculait que la moitié de l’Angleterre était entre les mains de 150, la moitié de l’Ecosse entre celles de 10 ou 12 personnes. En 187 6, une statistique officielle, The New Domesday Book, encore bien imparfaite, donna les résultats suivants  : la superficie totale de l’Angleterre avec le Pays de Galles est de 37 320000 acres. Exception faite, sur cette superficie totale, de 2 millions d’acres, qui sont aux mains de la couronne, de l’Église, des Universités et des institutions charitables, et de plus de 2 millions d’acres de terre non cultivées, c’est-à-dire, occupées par des chemins de fer, des villes, etc., il reste une étendue de 33 millions d’acres. Cette sujjerficie était pour la moitié la propriété de 2250 personnes. Elles possédaient en moyenne 13000 acres et chacune plus de 2600 acres  ; 1730 possédaient de 1090 à 2 000 acres ou un total de 2 millions et demi  ; 34000, de 100 à 1000 acres, ou un total de près de 9 millions  ; 217000 personnes, de 1 à 100 acres ou un total de près de 4 millions d’acres. Le pays embrassant 12000 paroisses, les 2250 plus grands propriétaires possédaient donc, en moyenne, chacun 2 paroisses et demie. Sir James Caird estime qu’il y a 180 000 propriétaires terriens d’importance  ; il divise les terres en quatre parties égales et trouve ainsi qu’un quart est possédé par 12 000 personnes ayant une possession moyenne de 16 200 acres  ; un quart, par 6200 personnes ayant une moyenne de 3 1 50 acres, un troisième quart par 50770 personnes ayant une moyenne de 350 acres, un dernier quart, enfin, par 261 380 personnes ayant une moyenne de 70 acres. Pour tout le Royaume-Uni, nous relevons le calcul de M. Shaw Lefevre  : 166 000 propriétaires de terres de 1 acre ou au-dessous  ; au-dessus de 1 acre, environ 200 000 propriétaires, dont 955 possédant 30 millions d’acres (sur un total de 70 millions), c’est une moyenne de 30000 acres pour chacun  ; 4000 possédant 20 millions d’acres ou en moyenne chacune 5000 acres  ; 10 000 possédant 10 millions d’acres ou chacun de 500 à 2000 acres  ; iiOOOO possédant 9 millions d’acres ou chacun de 50 à 500 acres  ; 130 000, 1 million 3/4 d’acres ou chacun de 1 à 50 acres.

George C. Brodrick, dans un Essai paru dans les publications du Cobden Club, de 1881 , distribue les classes pour l’Angleterre et le Pays de Galles d’une manière un peu différente  : 400 peers possédant 5 700 000 acres  ; 1 288 commoners possédant 8 millions et demi d’acres, chacun au moins 3000 acres et avec 3000 livres de revenu  ; 2529 squires possédant 4 300000 acres, chacun de 1000 à 3000 acres et un revenu au-dessous de 3000 livres  ; 9600 greater yeomen possédant 4 800 000 acres, chacun de 300 à 1000 acres et en moyenne 500 acres  ; 24 400 lesscr yeomen possédant 4 000 000 d’acres, chacun 100 à 300 acres, en moyenne 170 acres  ; 217000 cultivateurs, possédant 4 millions d’acres, chacun 1 à 100 acres, enfin 709 000 cottagers possédant moins d"un acre. Mais on remarque qu’en tout cas, les grands yeomen, parfois même les « moindres « yeomen seraient, dans beaucoup d’autres pays, appelés  : grands propriétaires.

Les Anglais comparent aussi la distribution de la propriété terrienne chez eux avec celle de la France  : 1/3 en propriétés paysannes, eu moyenne de 7 hectares et demi  ; 1/3 aux mains de propriétaires indépendants dits yeomen en Angleterre, en moyenne 75 hectares  ; et 1/3 par des propriétaires plus considérables, le plus souvent avec une moyenne de 750 hectares (ClifTe Leslie).

Déjàauxni’^ siècle, un village anglais consistait le plus souvent en fermes dépendant du lord, à côté duquel était placé le recteur spirituel ou son vicaire. C’est encore aujourd’hui la règle, dans une grande partie du pays, que la plupart des fermes appartiennent au sr/ufre, au grand propriétaire qui les a données en fermage, le plus souvent annuellement ou jusqu’à ce qu’il donne congé. Aujourd’hui encore, le pasteur do l’Église anglicane occupe, dans la communauté rurale, une position importante à côté du sqiiire, Seulement, la plupart des fermes ne sont plus placées dans le village lui-même, qui contient maintenant surtout des ouvriers et des artisans.

3. Causes de ce développement particulier.

Il y a plusieurs causes de ce développement particulier. L’étendue des fermes est déter-