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JUSTI


price of’w/ieat, the number of bnnkruplics, and thf rate iif the discount monthtij since 1761 to ISiJi, lïitii. — A sevcre l’ail in the vaine of gold ascnrtaiiied. tind the social effecls set forward 1S63. — Probable exhauslion oflhe coal mineu, i86  ;> (la première de ses œuvrps qui l’ut très connue). — The coal (/uestion, etc., 1866. — The maleli tax, a problem in Jhiance, 1871 (impôt sur les allumettes). — ’The Theory o, Politieal Econoniy, 1S71 et IST’.t, Inuluit en plusicui-s lan- gues. — The Raihoaya and the State, 1874. — Moiieij and the Mechanism of Ecchanije, 18T5, qui a eu beaucoup d’odi- tions et a été traduit eu français dans la Bibliothèque scien- tifique internationale. — Primer of Politicnl F.conomy, 1878, dans Séries of Science primers  ; dans la Bibliothèque utile, 187S, sous letitrede L’Economie politique. — The State in relation to Labor, 1S82. — Methnds of Social Reform and otherpajicrs, i 883. — Inoestiijation in Currency and Finance icithan introduction, Oy H. S. Foxweli-, i&Hi. — Lelters and Journals of Stanley Jecons, edited by his wife, 1886. — Comme tous les auteurs anglais de cette classe, Jevons a publié, au moins pour la première fois, beaucoup d’essais dans les revues  ; mais nous ne donnons jias la liste de celte classe de travaux qu’on trouve l’acilement daus YIndcx des Pério- diques de M. PooLE.

JUSTI ^Johann lleinrich Goitlob von, [1702- 1771 j eut une existence fort accidentée. Successivement soldat au service de la Prusse, professeur de caméralistique au The- resianiim de Vienne, commissaire de police et conseiller des mines à Goettingue, où il fit des cours de sciences politiques et natu- relles, inspecteur colonial à Copenhague, di- recteur royal des Mines en Prusse, il finit par mourir dans la forteresse de Kustrin, où il était enfermé depuis trois ans sous une inculpation de malversations.

D’une activité littéraire infatigable, il écri- vit sur les sujets les plus divers  ; son style est clair et coulant et son esprit net et mé- thodique. « La caméralistique, a dit un éco- nomiste allemand, M. Mangoldt, était un assemblage de fragments de doctrines d’éco- nomie publique, auxquels se mêlaient des études de questions économiques, financières et techniques ». Justi a été le premier — et c’est là son principal mérite — à mettre de l’ordre et du système dans cette masse con- fuse  : ses deux traités de l’économie publi- que [Staatmcirlhschaft 17  ;)3, ouvrage dédié à Marie-Thérèse) et des principes de la police intérieure des États [Grunchâtze der Policeij- wissenschaft 17o6) nous initient aux princi- pes de gouvernement en honneur aux cours des princes allemands les plus éclairés  : frtiits d’une période de transition, ils s’inspirent naturellement d’un éclectisme économique partagé entre des tendances à la régle- mentation et des aspirations vers le libéra- lisme. On s’en remettait au despotisme éclairé de souverains tels que Frédéric le Grand, Marie-Thérèse et Joseph il pour concilier ces exigences opposées.

Justi, par exemple, est admirateur de Mon- tesquieu et de la constitution anglaise  ; il voudrait voir abolir les vestiges de l’organi-


sation judiciaire féodale et remplacer la no- blesse héréditaire par une noblesse purement personnelle  ; il recommande le rachat des corvées, s’élève contre la tiscalité des cours camérales, qui lui ra])pello la cupidité d’un avare faisant abattre les arbres fruitiers de son verger afin de les vendre comme bois à brûler, mais il reste partisan des restrictions commerciales, tout en reconnaissant les ser- vices que rendent aux peuples les échanges internationaux, fait de l’impôt un moyen de protection industrielle et résume sa pensée maîtresse en proclamant que « le prince est le créateur de l’État  : par des mesures conve- nables, il a le pouvoir d’obtenir tous les ré- sultats qu’il désire ».

Pour Justi, sur ce point encore interprète fidèle de son siècle, un pays n’est jamais peu- plé à l’excès  : sa population a pour ell’et sa mise en culture intérieure, qui à son tour com- munique l’àine à sa culture extérieure  ; il nous rappelle ainsi la vivification intérieure et la vivilicution extérieure du marquis de Mirabeau dans l’Ami des Hommes. A la vérité, Justi ajoute qu’il faut à tout prix développer ce qu’il appelle l’état alimentaire {yaarungs- stand)  ; néanmoins il tient pour démontré que le peuplement pousse nécessairement au développement de l’état alimentaire  : « Ce sont, écrit-il, deuxaimants qui s’attirent l’un l’autre ». Chaque enfant déposé aux Enfants Trouvés doit être considéré « comme une souche précieuse de population future  ; il faudrait décerner une récompense aux i^er- sonnes qui les apportent ». Son même en- gouement pour ce qu’on a appelé en Allema- gne la populosité, lui inspire une prédilection marquée pour la petite culture.

Toutefois il serait injuste de ne voir dans Justi que l’écho banal des erreurs et des exa- gérations en vogue autour de lui. L’un des pre- miers avocats des assurances contre la grêle, il voulait même établir des assurances contre les dégâts causés par les eaux. En ma- tière d’impôts, il pose des règles sages et éclai- rées  : 1° l’impôt ne doit entraver ni la liberté humaine, ni la liberté du travail  ; 2° il doit respecter l’équité et la justice, règle en vertu de laquelle il condamnait l’immunité des biens nobles, puisque leurs propriétaires s’étaient alTranchis de Tobligation du service militaire  ; 3° son assiette ne doit prêter à au- cune équivoque  ; 4" les rouages de la percep- tion doivent être simples et peu nombreux. 11 ne va pas jusqu’à recommander l’impôt unique des physiocrates  ; il rejette de même l’impôt sur le revenu. S’il propose un impôt général sur les revenus professionnels, c’est afin d’avoir les moyens de supprimer les droits sur la consommation perçus sous le


KI.