Aller au contenu

Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans le Uaivlwoerterhuch dcr Staalswiascns- cluif’lcn de M. Conrad (VoI. V, Iena 1803)  ; nous y renvoyons le lecteur, nous contentant de mentionner pour finir ses AiisirlUcn der Volk  :<ivirthscliitfl voin ijcsclikhtUc/icnSl’tnd- piDtklc (Considérations sur l’Économie politique du point de vue hislorique), 1871, ainsi qu’un choix d’études traduites en français sous le litre de liecheirhes sur divers sujets d Eronomie politique et faisant partie de la Collection des Ëconotnistcs et Vuljlicistes con- temporains de MM. Cuillaiimin et C^Pour qui veut connaître Hoscher intime, il faut se reporter aux Geistlirhe Gcdunkcn eines Ndtio- nal-Ockonomcn (Pensées si)irituelles d’un économiste) Dresde, 189o.

E. Castelot.

Bibliographie.

A comparer los jngomcnls île .M. Sciimollcr dans sa Lil- terattirr/cschichle dcr ^taalswissenschaften (Leipzig, 1888, p. I’t7-171) et lie M. CuDniugliam dans la livraison de no- vembre ISDt des Annals of thc american Academy of Poli- lical and Social Science, Philadelphie.

RURALES CLASSES .

SOMMAIRE

1. Leur origine.

2. Le courant de la théorie.

3. L ancienne liberté chez les races teutoniques.

4. Éléments aristocratiques.

5. Fermes paysannes.

6. Grandes propriétés.

7. La situation des paysans dans le moyen âge.

8. Réaction et servage sous la monarchie absolue.

9. Dernière classe.

10. Distribution des terres des divers pays.

11. Causes générales.

12. Politique des gouvernements. Bibliographie.

1. Leur origine.

Lorigine de nos classes rurales se rattache

 ;mx anciennes communautés de villages 

^V. Ancie.n.ne coloms.\tio.n e.n vill.\ges ou k.n KERMES sÉP.VRÉEs). Lcs communautés de villages ont consisté en fermes paysannes  ; les grandes fermes seigneuriales étaient le plus souvent en dehors et au-dessus des villages  ; les mai- sons des ouvriers agricoles, au-dessous d’eux. Les trois classes, dans leur origine, représen- tent cependant plus encore tout le dévelop- pement social, trois étapes  ; les fermes pay- sannes, représentant l’antiquité, où régnait plus d’homogénéité  ; les fermes seigneuriales, le moyen âge, où s’introduisit une plus grande différenciation, et où la défense militaire fut spécialement l’affaire des nobles  ; les plus petites fermes, le temps moderne, plus démocratique. Ces trois classes ne figurent pas comme base des divisions adoptées par la statistique internationale, qui en adopte quatre principales, ce qui est une erreur et exprime moins bien la situation réelle. Ces trois classes sont moins distinctes dans le Midi  ; dans la plus grande partie de l’Europe, elles caractérisent encore absolument l’état social.

2. Le courant de la théorie.

La premiere question, c’est celle de savoir si nos sociétés furent originairement formées de paysans libres et égaux ou, au contraire, si elles consistaient principalement en hommes dépendants, question dont nous parlons aussi à propos des Villages. Le courant de la théorie et, en général, des idées à ce sujet, est cependant encore plus nettement prononcé alors que nous abordons l’ensemble lie la situation légale et sociale de la population. Après les généralités en vogue dans le dernier siècle, les savants, spécialement en Allemagne, ont approfondi le développement historique  : Savigny, celui du droit romain  ; Eichhorn, plutôt le droit teutonique  ; Wail/. et autres, les origines teutoniques politiques  ; les historiens anglais, l’origine de leur état national  ; Palgrave, l’inlluence romaine  ; Kem- ble, Freeman et Green, l’origine teutonique, tandis que Stubbs a fait la même chose pour le droit constitutionnel en signalant surtout l’union remarquable des institutions normandes (spécialement relevées par l’Allemand M. Gneist), et des institutions anglo-saxonnes. Guizot et les deux Thierry, en France, appartiennent à cette même grande école idéalisant les formes antérieures. Les romanciers même retournent aux origines nationales et donnent au paysan un relief tout spécial  : citons, en Allemagne, Gustave Freytag, et, pour les paysans d’aujourd’hui, Rerthold Auerbach. C’est parfois en romancier qu’écrit Michelet, dans son livre Du Peuple, par exemple. On parle de l’antiquité nationale fondée sur la liberté et l’égalité, mais on vise aussi, par là, l’avenir que l’on désire créer. Cette tendance exerce une grande influence sur le mouvement de 1848 et sur les institutions qu’on cherche alors à former, telles que le suffrage universel. On peut la suivre dans la plupart des pays. En Danemark, où l’on a conservé les principes de 1848, elle a été une des causes évidentes du pouvoir prépondérant que l’on a donné aux paysans dans les élections. Cette tendance est fortement exprimée, par exemple, chez le principal historien de cette époque, .M. Allen, ainsi que chez le prédicateur-poète-historien, N. F. S. Grundtvig. Dans la Norvège, ce coin extrême du nord-ouest, elle s’est maintenue et développée tardivement, exprimée dans les merveilleux contes paysans de Bjornson et chez l’historien E. Sars, qui exaltent tant le paysan , et elle est au