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Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/261

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It’s^’ramlcs l’ermcspaysaiinesse trouvent prin- cipalement dans des contrées li(jnf,Moises ou ulli’inandes.

Dans le Midi, la société rurale présente d’une manière beaucou[> moins distincte que dans le nord de l’Europe la division des trois classes. Les cultures dans le midi dillèrcnt totalement, et cette seule diiïérence, qui per- met à des terres d’une même étendue de pro- duire des valeurs si divergentes, allant, par exemple, de 10 francs à 5 000 francs ou plus par hectare, rend imjMjssible la classilication ordinaire. Pour la même raison, l’étendue n’est pas un indice suffisamment exact de la situation du possesseur. Kn général, les pays du Midi sont très morceli’-s. Les petit’> terres sont souvent les mieux cultivées. Mais il arrive aussi que leurs possesseurs vivent dans une telle misère qu’il semble de toute nécessité de les arracher de la terre, et la possession du moindre lopin, qui est, dans le nord de l’Europe, le grand desideratum pour les ouvriers des grandes fermes, parait être ici un véritable tléau. Le plus souvent, c’est cependant là où sont les plus grandes propriétés que règne la plus grande misère  ; surtout là où elles forment de grandes exploi- tations à culture extensive, comme dans la Campagne romaine, et aussi, mais à un moindre degré, là où elles sont affermées à un grand nombre de petits tenanciers. Ces grandes propriétés se trouvent principale- ment dans les régions qui ont été éprouvées par les dévastations des guerres ou par la mauvaise administration des époques anté- rieures. On les trouve dans le centre, le sud et surtout dans l’ouest de l’Espagne, despo- blados, terres dépeuplées où la mestu, ou cor- poration des propriétaires de moutons, a conservé trop longtemps des droits nuisibles, (V.Transhlmance) et dans le sud du Portugal, l’Algarve el l’Alemtejo, dévastées par les guerres des Chrétiens avec les Maures  ; on les trouve encore dans les anciennes posses- sions, mal administrées, des papes, le Latiuni, rOmbrie et les Marches, ainsi que dans la Sicile, qui était sous les Sarazins aussi floris- sante que dans l’antiquité, qui l’était encore sous les princes normands et leur descendant Frédéric de Hohenstaul’en, qui soufTrit sous les Espagnols et sous les mauvais régimes des temps modernes, mais ijui fit de nouveau des progrès sous l’administration anglaise au commencement de ce siècle.

Pour tout le Midi, l’affermage sous forme de métayaife est fréquent. En //ahV, on compte parmi les professions agricoles 18 p. 100 de propriétaires  ; 7 et demi de fermiers  ; 13 de cultivateursde riz, etc., avec des contrats par- ticuliers  ; 18 de métayers, mezzadria,mezzena


ou masseria, cas où toute la ferme est donnée en métayage  ; mais en réalité, il doit y avoir biiaucoup plus de ces derniers, parce qu’il est difficile de les discerner de ceux des ou- vriers agricoles, luvoratori, qui souvent tra-, vaillent pour une part sur les grandes propriétés ou «lui cultivent en totalité de pe- tites parcelles, d’après la boariu, contrat de, bouvier, cllainctutaiiaou métayage de petits champs, en Sicile, par exemple. Les colons ou ouvriers établis sur les biens d’après des contrats à longue durée forment aussi le plus souvent une classe intermédiaire entre les ouvriers et les métayers. Leur situation est le plussouvent la co/onJapa  ;-zi«  ;i«. Le mé- tayage embrasse dans les provincesdu centre, la Toscane, l’Emilie, l’Ombrie, les Marches,, souvent plus de la moitié des terres. C’est une forme de coopération entre le capitaliste et l’ouvrier, bien adaptée à des cultures comme celles de l’olivier, des figuiers, de la vigne, des mûriers. Aussi la rencontre-t-on habi- tuellement dans tous les pays méridionaux. En (irèce, par exemple, il remplace jtresquc entièrement les autres formes de fermage. C’est aussi par une conséquence de la nature des cultures et de toute la manière de vivre, si différente de celle du nord de l’Europe, que les propriétaires, dans le midi, habii-Mit si fréquemment les villes et font cultiver leurs terres par des métayers. Trop souvent, en Italie, en Sicile par exemple, il y a de grands trnanciers qui servent d’intermé- diaires et qui afferment à des conditions très duresauxvérilablescultivateurs. Dei)uis ISOT, la vente de domaines de l’Etat ou de l’Église a dépassé en Italie un montant de 1 100 mil-, lions de lire. Les propriétaires cultivateurs sont relativement plus nombreux dans le Pié- mont et dans la Ligurie on, comme en Lom- bardie et dans une partie de la Toscane, l’état de l’agriculture est bien supérieur à ce qu’il est dans une partie de l’Italie du Sup et la Sicile, où notamment la misère est si grande que le peuple est extrêmement mal nourri, et que même les races de bétail dégé- nèrent. En Sicile, on ne comptait, en iS’J :J, que 1300 possesseurs, parmi environ TOOoOo, qui eussent un revenu de 4 2o0 francs par an. Dans le territoire de Naples, la moyenne de la cote soumise à l’impôt foncier n’est que 2 hectares  ; la moyenne est la même, pour toute autre raison, dans le district bien cul- tivé de Como. Elle s’élève à 28 hectares dans le district de Sienne où l’on trouve les Ma- remnes. Dans toute l’Italie, on estimait, en 1881, le nombre des propriétés terriennes à plus de 4 millions, avec une moyenne, pour chacune, de 7 hectares. En Espivjne, il y a vingt ans, le nombre


RURALES (