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Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/80

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RÉALES


— 06 —


CHEMINS DE 1-EH


pas perdre de vue que la France et TAu- triche-Hongrie en particulier sont des pays grands producteurs de céréales.


Paris

Berlin i....

Vienne

Londres.. . . Bruxelles . . New- York. . Chicago. . . .



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PRIX.


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19.25


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13.40


— 2,60


15.40


— 2,60


14.S.1


— 3,15


14.05


— 3,95


12.00


— 6,05


s :. -^ •a U


+ 6,00 -1-7,25 + 3.40 + 3,40

-(-2,85 + 2.05 \


iiHuir

par quintal

métrique.


7 fr. 6,25 et 4, 3,75

0,00 0,00

4,S9


Mais les droits protecteurs ne sont pas seuls en cause, puisque de I\ew-York à Chicago on trouve une différence de 2 francs environ. La France, la Belgique, l’Angleterre qui reçoi- vent, comme New-York, les blés de l’Ouest américain ou de la Russie, ont également à tenir compte de ce second facteur, les frais de transport de la denrée. Cet élément de renchérissement est loin d’être négligeable, le taux des frets maritimes influe moins, il est vrai, que les frais de transports par che- mins de fer.

Un droit protecteur de 7 francs par quintal métrique de blé correspond à une charge de 32f’’20 par tète, soit théoriquement un accroissement de dépense de 161 francs par famille de cinq personnes. l\ n’y a plus à revenir sur le passé : les céréales ne reverront plus les cours d’autrefois ; l’expansion de la race européenne dans les mondes nouveaux a pour longtemps créé un nouvel équilibre dans la production et la consommation de ces denrées. La douane est le pire des encou- ragements que Ton puisse donner à notre agriculture.

On a allégué, pour expliquer les bas prix des céréales, de nombreuses raisons, la plu- part assez peu fondées  : la dépréciation des monnaies d’argent, la roupie de l’Inde, le rouble de Russie, qui, par le jeu du change, favoriserait les exportations de ces pays — mais les États-Unis ont l’étalon d’or  ; la sur- production, — mais alors il n’y aurait pas in- suffisance en Europe et il n’y aurait pas lieu de recourir aux droits protecteurs qui, en tous cas, resteraient sans action, et ainsi n’en serait que mieux justifiée l’évolution de notre agriculture vers les cultures spécialisées et intensives à grands rendements. Une expli- cation toute récente (1896) et plus originale vient d’être tentée dont nous devons dire quelques mots. On sait qu’en Amérique et en

1. Droit protecteur en Allemagne 6,25, tarif général ; 4,75. tarif conventionnel.


Angleterre la pratique s’est établie de jouer sur les cours des grains, par des marchés à livrer à découvert, sans qu’aucune mar- chandise soit livrée parles vendeurs — à peu près comme on joue à la bourse financière sur les rentes françaises par exemple. U s’est même créé pour ces marchés fictifs fdont nous n’avons pu trouver aucun exemple en France ni à Marseille, ni à Paris) un langage spécial  ; en Amérique ils sappellent of)tions, en Angleterre futures  ; les vendeurs fictifs, baissiers par conséquent, sont fami- lièrement désignés sous le nom de bears{ouri) et les acheteurs haussiers, sous le nom de bulls (taureaux) par analogie avec ce qui se passe à Wallstreet (bourse de New-York). R résulterait de ces jeux une baisse continue des cours du blé, baisse fatale, d’autant plus favorable aux vendeurs qu’elle se produit avec des régressions momentanées ; la démons- tration en a été faite longuement (V. Journal de la Société royale d’Agriculture d’Angleterre, juin 1893, étude de AV. E. Bear, et Journal de l’Ai/riculture, 1896, article de Du Pré-CoUot). Cette baisse artificielle des cours doit se représenter naturellement sur les cotes des prix des marchés réels, et réagir sur les prix des ventes faites de leur récolte par les agriculteurs. Nous ne pensons pas qu’il faille attribuer à ces marchés fictifs l’impor- tance qu’on leur donne, et il serait d’ailleurs fort difficile de les entraver, même par des lois spéciales.

En Allemagne un député du parti agrarien, M. Kanitz, a présenté au Reichstag, en 1895, une motion qui a été repoussée, tendant à faire acheter et vendre les blés par l’État afin d’assurer par la fixation du prix de ces mar- chés un prix de vente rémunérateur pour les producteurs nationaux. C’était le retour de l’ancien esprit protecteur qui avait présidé à l’établissement de l’échelle mobile, aussi bien en Angleterre qu’en France, teinté du socialisme moderne.

En France, on tente d’acclimater aujour- d’hui le régime douanier italien dit du cadenas [catenaccio] et d’enrayer les admis- sions temporaires dans le but d’arrêter les blés étrangers.

Un seul principe reste vrai, la concurrence libre, la fixation naturelle des cours des céréales.

FR.iNÇ0I5 BkRNARD.

CHEMINS DE FER.

SOMMAIRE

1. Iiiipulsion donnée depuis 1883 à la construc-

tion des lignes d intérêt général.

2. Longueur et coût d’établissement de ce ré-

seau.


cnEMi.