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Page:Saynètes et Monologues, sér. 1, 1885.djvu/175

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UNE LARME D’AUVERGNAT

Bref un ange !… un ange en jupe !
— Pensez quel coup de poignard !
Pour l’instant, mon ang’s’occupe
A dévisser son billard I

.. Un chaud et froid Ta saisie
Comme eir venait du lavoir.
Elle a pris un’pleurésie,
Et v’ià qu’y a plus d’espoir.

Quinze grands jours que ça traîne !
L’médecin qui l’a vue a dit
Qa’eir pass’rait pas la semaine,
Et nous somm’s à vendredi !

Pauv* femme ! plus qu’deux jours à vivre !
Quand j’y réfléchis, il m’vient
Des envi’s… vagu’s… de la suivre…
J’sais môm’pas c’qui me retient.

Deux jours ! et plus d’ménagère !
Plus d’cuisin’! plus d’soupe aux choux !
Plus rien !… comme ça va faire
Un rude vide chez nous !

EV peut môm’— quel sort est V nôtre !
— Passer d’instant en instant 1…
… — Croyez-vous qu’c’est embêtant,
« Il faut que j’m’en cherche une autre !

FIN D’UNE LARME D’AUVERGNAT