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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/113

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Voici comment il s’exprime : « Le jour où je débarquai à Jacmel était un jour de fête religieuse. Tout était nouveau pour moi et d’autant plus nouveau que c’était la première population de couleur que j’eusse jamais vue dans l’état de liberté. Eh bien ! elle était mieux habillée, plus propre, plus décente ; elle montrait des manières plus douces et plus polies qu’aucune classe d’ouvriers que j’eusse pu observer dans aucun pays civilisé. Il y avait plus d’urbanité dans l’expression de leurs physionomies que je n’en avais remarqué en Europe et en Amérique. »

Après de pareils rapports venant de pareilles autorités, n’est-il point déplorable d’entendre un homme sérieux, revêtu d’un caractère spécial parler de « ce hideux état de société haïtienne à côté duquel les régences barbaresques sont de véritables phénomènes d’industrie et de civilisation. » À moins que M. Cools ne vienne attester qu’il a vu par ses yeux, ou nommer de graves témoins, on sera bien obligé de reconnaître que les délégués des colons écrivent quelquefois plus légèrement qu’il ne devrait être.