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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/115

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bliait à Monrovia, capitale de l’établissement, un journal, le Liberia Herald, rédigé en anglais par les colons noirs. Plusieurs numéros de ce journal, que nous avons entre les mains, nous ont semblé très-avancés. Dès 1828, la colonie commençait à fonder des relations avec les peuplades environnantes et faisait élever dans ses écoles une centaine de jeunes gens de ses voisins. On ne peut douter qu’elle ne devienne, pour l’intérieur de l’Afrique, un riche agent de civilisation. En 1832, cinquante-neuf bâtiments marchands français, anglais, américains, ont visité ses ports et en ont emporté pour 80,000 piastres de bois rouge, d’ivoire, d’huile de palmier, d’écailles de tortues et de poudre d’or.

M. Worhees, commandant le sloop de guerre John Adam, a visité Liberia en 1833, et, dans son rapport du 14 décembre de la même année, il représente Monrovia comme étant très-prospère : « Ses habitants offrent un air d’aisance remarquable ; plusieurs magasins construits en pierre bordent le fleuve ; d’autres sont en construction. Des bâtiments débarquent leurs marchandises ou font leur chargement de retour ; enfin