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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/26

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force et son intelligence ; ainsi l’on voit, dans Diodore[1], un Actisanes, roi d’Éthiopie, déclarer la guerre au roi Amasys, le vaincre et faire tomber l’Égypte au pouvoir des Éthiopiens. Actisanes traita favorablement ses nouveaux sujets ; il adoucit la pénalité des codes et abolit la peine de mort que les lois prononçaient contre les simples voleurs : il se contenta de leur faire couper le nez. C’était le supplice des femmes adultères. Bien que la modification ne soit pas de notre goût, cette différence du nez à la tête tout entière nous semble passablement avancée pour un législateur nègre. — Ce ne fut qu’après la mort d’Actisanes que les Égyptiens purent recouvrer la liberté, et élurent un roi de leur nation, Mendès. Plusieurs siècles après, une nouvelle guerre met encore un Éthiopien, Sabacos[2], sur le trône d’Égypte. Hérodote et Diodore s’accordent à dire qu’il se distingua par la douceur de son

  1. Liv. I, sect. II.
  2. On voudra peut-être objecter que Sabacos était un roi pasteur ; mais les pasteurs étaient aussi des hommes noirs. Ne différant que par les cheveux qu’ils avaient longs et lisses, habitants du même plateau,