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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/3

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AU PEUPLE.

En dédiant ce petit volume au peuple, nous n’avons pas seulement dessein de témoigner de notre respect pour lui, nous voulons encore solliciter ses sympathies pour les douleurs des esclaves. Puisse notre livre pénétrer dans les ateliers, obtenir quelques-unes de ces heures saintes qu’on y dérobe à la fatigue pour les donner à d’austères études, et gagner à la cause de l’abolition de l’esclavage les généreux esprits auxquels nous nous adressons. Le peuple français, qui marche à la conquête de tous ses droits, le peuple français, qui chaque jour prend un sentiment plus éclairé de l’égalité humaine, ne doit pas oublier plus longtemps les Noirs qui souffrent, les Noirs, qui, moins heureux que lui encore, n’ont pas la possession d’eux-mêmes.

V. SCHŒLCHER.