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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/30

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C’est qu’effectivement, à en croire les Éthiopiens, ils auraient envoyé à Priam un corps de 10,000 soldats sous la conduite de Memnon. « Ces barbares assurent que cela est ainsi raconté dans les annales de leurs rois. Ils soutiennent aussi que l’Égypte leur doit la plus grande partie de ses lois et la coutume de garder les corps de leurs parents dans l’endroit le plus apparent de leur maison[1]. Ils font remarquer que dans l’une et l’autre nation les prêtres observent les mêmes coutumes et que les rois portent un sceptre semblable. » Et comme si Diodore craignait que les ennemis des Nègres nous voulussent refuser aujourd’hui de voir leurs ancêtres dans ces Éthiopiens si ambitieux de toute civilisation, il termine en disant : « Presque tous les Éthiopiens ont la peau noire, le nez camus et les cheveux

  1. Hérodote décrit de même cet usage comme appartenant aux Éthiopiens-Macrobiens (Éthiopiens à longue vie liv. III, sect. XXIV). Bruce pense que les Macrobiens d’Hérodote ne sont autres que les Shangallas modernes, dont les tribus sauvages et nues errent aujourd’hui dans les forêts de l’Abyssinie, aux environs de Gondar (Liv. IV des Annales d’Abyssinie, règne des Oustas, dans le voyage aux sources du Nil.