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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/51

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degré d’avancement. Près de la rivière de Saranto, je vis de très-beaux champs de riz en épis, et des bergers aux environs gardant des troupeaux de bœufs. Ils avaient des flageolets en bambou desquels ils tiraient des sons très-harmonieux. »

Arrivé à Jenné, voici ce que dit Caillé : « Le chef a établi des écoles publiques en cette ville, où tous les enfants vont étudier gratis. Les hommes ont aussi des écoles suivant les degrés de leurs connaissances. Les habitants de Jenné sont très-industrieux et très-intelligents. On trouve dans cette ville des tailleurs, des forgerons, des maçons, des cordonniers, des emballeurs, des portefaix. Elle expédie beaucoup de marchandises à Tombouctou, on y fait le commerce en gros et en détail ; il y a des marchands, des négociants, des pacotilleurs, et dans toute la contrée on se sert de monnaie comme moyen d’échange. » — Tous manifestent une égale surprise en présence de ce qu’ils rencontrent de bien. Ils étaient si persuadés au départ qu’ils allaient chez des sauvages, qu’aucun d’eux ne put s’empêcher de