Aller au contenu

Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le rapport intellectuel, ces peuples sont de beaucoup supérieurs à ceux des pays marécageux voisins de la mer. Ils sont rusés, de perception vive, de dispositions plus douces et d’habitudes plus paisibles. Le commerce entre les villes riveraines est actif ; il se fait par ventes et achats, jamais par échange. Il paraissait y avoir deux fois plus de négoce que sur le haut Rhin ; hommes et femmes trafiquent. Que l’on ne dise plus que les Nègres livrés à eux-mêmes ne veulent pas travailler ; c’est un préjugé suranné que les faits ont renversé. En 1808, l’importation de l’huile de palmier n’excédait pas 100 ou 200 tonneaux par an ; on en importe aujourd’hui 14,000. Il y a 20 ans, les bois africains étaient inconnus dans nos marchés, on en importe actuellement 13 à 15 chargements par an, et si l’on pense que ce commerce s’est développé en dépit de la traite, qu’il n’a été encouragé par aucune protection légale, par aucun motif politique, que malgré ces obstacles il s’est accru d’une manière uniforme et soutenue ; on sera convaincu qu’il n’y a pas de peuple plus intelligent pour le négoce