Aller au contenu

Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ont chez eux des villes, du commerce, de l’agriculture des coutumes, des écoles, des hôpitaux ; qu’ils travaillent le coton, le cuir, le bois, les métaux, la terre ; qu’ils ont des lois et font des fables. Est-il nécessaire de pousser le négrophilisme à l’extrême pour conclure de là que les Noirs sont bien des hommes, faits comme nous pour la liberté. Qu’ils soient aussi policés que les Européens, personne n’est tenté de le soutenir mais qu’ils ne soient pas en Afrique fort loin de la barbarie, cela n’est plus soutenable. Colons et défenseurs de l’esclavage ! vous avez nié l’industrie de peuples que vous ne connaissiez pas ! c’est au moins de la légèreté !… Cette industrie est peu avancée, nous en convenons ; mais, assurément, ce n’est pas parce que ces peuples ont la peau brune. « Expliquez-nous alors, ainsi que le dit fort justement l’abbé Grégoire, pourquoi les hommes blancs ou cendrés d’autres contrées sont restés sauvages et même anthropophages. Vous ne contestez cependant pas leur égalité avec nous. Il est vrai que vous ne manqueriez pas de le faire si l’on voulait établir la traite chez eux ! »

Non ce qu’il y a à dire ce qui est vrai,