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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/103

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les admirables théories que nous avons tous étudiées, et les innombrables systèmes appliqués aux réunions d’hommes depuis quatre mille ans, on finit par croire que la perfectibilité humaine n’est qu’une rêverie. Pour moi, je suis quelquefois tenté de m’abandonner à l’indifférence, quand je considère comme le pauvre genre humain est encore faible, frêle, faillible, infirme, et voisin du genre brut, comme les idées de bien et de mal sont encore incertaines !

Il serait superflu de dire qu’avec ces doutes nous n’avons pas la prétention de construire ici le code des colonies. Il faut pour cette œuvre un immense savoir législatif, une raison profonde et une connaissance intime du pays ; nous nous hasarderons seulement à poser quelques principes fondamentaux et réglementaires, pour les joindre aux propositions de réforme que nous venons d’émettre. On ne doit pas oublier en les lisant, que nos vues se rapportent toutes à l’esclavage. La grande organisation coloniale appartient à de plus habiles que nous ; et, pour ceux qui voudraient notre avis, nous dirons que le projet du gouvernement, présenté le 16 décembre 1831, nous paraîtra bon et sage, s’il se réduit à dire que toutes les lois d’intérieur seront faites par des conseils coloniaux électifs, mais ne pourront être promulguées qu’après avoir