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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/119

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puissance du gouverneur seront strictement renfermées dans le Code.

L’homme est naturellement enclin au despotisme, et l’arbitraire est plus dangereux encore dans nos possessions maritimes qu’en Europe, car il faut bien du temps, bien du courage et bien de l’argent, pour venir chercher justice en France.

Il est facile de concevoir qu’aux colonies plus que partout ailleurs, les besoins du moment et des circonstances, exigeront des arrêtés particuliers d’ordre et de police, dont l’application aura lieu avant que la métropole les puisse juger. Aussi est-il important de n’envoyer que pour gouverneurs que des hommes d’honneur, de probité et de talent, de sang-froid surtout et d’expérience ; personnes fort rares, nous en convenons, par le temps qui court, mais que l’on ne trouvera jamais, je le déclare d’avance, dans les antichambres des ministres.

En général, on ne doit envoyer comme mandataires du pouvoir et administrateurs de la justice, que des hommes d’une intégrité reconnue et d’un caractère éprouvé : les séductions et les menaces ne leur manqueront pas.

Art. 27. Tout fonctionnaire serait responsable de ses actes.

Art. 28. On proclamera la liberté de la presse, avec les restrictions que la connaissance des lieux ou des choses indiquera. Tout imprimé, journal ou mémoire, ne sera justiciable que du ministère public.

On ne nous reprochera pas de demander des droits exorbitans pour la presse des colonies, puisque le parquet pourra, comme à Paris, saisir trois jours de suite la feuille qui le blesserait. En voyant le ministérialisme trouver dans la charte une autorisation à de telles iniquités, on peut ju-