Aller au contenu

Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XVI.

Des peines corporelles. On ne peut les abolir immédiatement sans danger.

Les principes que nous avons émis dans le cours de cette discussion ne sauraient laisser de doutes sur la manière dont nous envisageons les châtimens infligés aux esclaves ; ce fouet dont le colon est armé par la loi nous fait horreur : mais quelques mots encore sont indispensables à l’intelligence de notre pensée tout entière.

« Dès que vous adoptez un mode d’existence contraire à toutes les lois de la nature, il faut vous résigner à sortir des bornes de l’humanité. » — La sagesse de ce peu de paroles, que j’ai trouvées je ne sais plus dans quel vieux livre anglais, nous oblige à reconnaître, malgré ce que nous avons dit, que, forcé une fois de tolérer l’esclavage pour un certain temps, il faut également tolérer la punition du fouet, toute révoltante qu’elle soit. — Enlevez ce moyen au propriétaire, il ne pourra plus faire travailler.

Ce n’est que trop vrai ; et cette conséquence absolue vaut à elle seule tous nos discours