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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/126

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mandeurs allongent durant le travail de temps en temps aux traînards et aux paresseux ; » commune aux chevaux d’une diligence qui ne vont pas assez vite, ou comme à des bœufs qui se détournent du sillon.

Nous voulons surtout qu’il vous soit interdit de faire subir à la liberté les affronts de l’esclavage ; nous vous enjoignons de la respecter dans ses moindres prérogatives. — Ainsi aucun individu libre, à quelque degré qu’il le soit, quelque couleur qu’ait sa peau, ne pourra être flagellé.

Nous souhaitons enfin qu’on en vienne bientôt à ne pouvoir infliger de peines corporelles ailleurs que dans un lieu public, ni autrement que par l’entremise d’un agent de l’autorité, comme cela se pratique en certaines villes à l’égard des esclaves domestiques. — Mais c’est à l’expérience de régler ces horribles détails.

Nous en avons dit assez pour faire voir que, tout en détestant l’usage des coups, nous l’acceptons néanmoins comme une conséquence de notre consentement au maintien temporaire de l’esclavage : c’est une nécessité de position, à laquelle il faut se résigner, sans renoncer, toutefois, au droit de la rendre moins cruelle, et de poursuivre ardemment la réforme d’une si révoltante monstruosité. Nous y convions le