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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/58

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parfaite indolence, de la paix et du bien-être, ils y consument heures après heures en intarissables causeries ; comme si leur existence ne devait point avoir de terme. Nul souci n’interrompt leurs jouissances, et ils s’acheminent vers leur tombe sans presque sentir couler la vie. »

À Yaourie, MM. Lander ont rencontré un jeune homme qui se rendait dans un état voisin comme marchand, mais que l’on soupçonnait être un espion envoyé par un roi puissant (Bello), pour examiner les fortifications, s’assurer des dispositions du peuple, et en faire son rapport au retour.

De tels procédés, il nous semble, tiennent à la civilisation la plus raffinée ; car jamais l’Europe n’a trouvé mieux dans ses relations entre voisins, depuis que ses lumières l’ont faire si grande et si généreuse.

Que l’on nous montre donc dans toute cette Europe un seul roi comparable au roi de Boussa. Voici ce que racontent les frères Lander : Ne pouvant obtenir paiement d’une assez méchante créature qui était venue se mettre sous la protection de ce chef, les voyageurs proposèrent à celui-ci, pour se venger, toute la somme qui leur était due, à condition qu’il forcerait la méchante femme à payer. Mais le monarque répondit : « Cette femme est venue à moi en détresse ; il