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Page:Schœlcher - De l'esclavage des Noirs, 1833.djvu/96

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CHAPITRE XIV.

Avec la liberté les colonies deviendront florissantes, et l’homme colonial deviendra meilleur.

Les colonies sont aujourd’hui le séjour de maîtres et d’esclaves, ennemis les uns des autres, vivant dans les inquiétudes de l’oppresseur et dans les angoisses de l’opprimé. — Avec la liberté, elles changeront promptement d’aspect ; leurs besoins de toute espèce doubleront naturellement, en raison de l’accroissement de la population libre ; l’industrie ne tardera pas à y prendre pied, et les arts, cette source féconde de tout ce qui est grand et beau, les arts qu’elles n’ont jamais connus, viendront les embellir ; car les arts sont fils de la liberté ! — Avec l’agriculture indépendante, le propriétaire n’aura plus à craindre la paresse, la fuite, la mort des cultivateurs. Ceux-ci trouveront leur propre avantage à bien faire ; les uns et les autres deviendront meilleurs ; et bientôt tous, riches ou pauvres, fiers, comme en Europe, du titre de citoyen, forts de leur accord commun, de leur dévouement à la chose publique, mettront la nouvelle patrie en état de se suffire à elle-même.