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Page:Schœlcher - Le procès de Marie-Galante, 1851.djvu/11

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regardés, à tort ou à raison, par la majorité aux colonies, comme personnifiant les intérêts de l’émancipation. « Il y aurait danger, dit-il, dans son numéro du 18 juillet 1849, danger pour l’avenir, et un avenir prochain peut-être, à ce que tout ce qui s’est passé soit mis sur le compte des élections, soit attribué à ces accès violents, mais éphémères, de la fièvre électorale. N’oublions jamais que le gouvernement de la Guadeloupe a déclaré, dans son rapport officiel, que la révolte était organisée de longue main, et que les élections n’en ont été que le prétexte.

« Le mouvement colonial est venu de loin ; il a été préparé de longue main.

« La substitution en est toujours le but ; les fonctionnaires publics en ont toujours fourni une partie du personnel ; le plan a consisté, encore cette fois, à exterminer par le fer, à ruiner, décourager et désespérer par le feu, à exiler par la terreur tous les propriétaires et les honnêtes citoyens. Le reste est de facile exécution.

« Pourquoi le colonel Fiéron a-t-il été brusquement enlevé au gouvernement de la Guadeloupe ? Parce qu’il en a expulsé, d’urgence, des agitateurs soutenus par la Montagne. Le colonel Fiéron était un homme dangereux pour le gouvernement qui se constituait en France dans les clubs et les sociétés secrètes. Il faisait son devoir, lorsque le ministère de la marine l’a enlevé à la Guadeloupe. Il a donc été enlevé de cette colonie, parce qu’il gênait certains Montagnards, en faisant son devoir.

« La circulaire (cette circulaire est de M. l’amiral Bruat) qui a défendu aux fonctionnaires publics de se mêler d’élections, cette circulaire, qui parle d’élections tout haut et entendait sans doute autre chose tout bas, elle est du cru de la direction des colonies. Qu’on dise le contraire ! »

Ainsi, voilà qui est constant : non-seulement il y a eu, à la Guadeloupe, des tueries inconnues parmi les hordes les plus sauvages, mais les mulâtres étaient les instigateurs de ces massacres, les complices de M. Schœlcher, dans un complot ayant pour but l’extermination des blancs ! C’est avec de semblables inventions, d’autant plus odieuses que personne n’y croit moins que leurs auteurs ; c’est avec de