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Page:Schœlcher - Le procès de Marie-Galante, 1851.djvu/75

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jour ; toutes les préventions de la majorité de l’Assemblée tomberont ; elle reconnaîtra qu’elle est abusée, trompée par ceux-là mêmes qui ont mission de l’éclairer.

En définitive, l’histoire que nous venons d’écrire la main sur la conscience, contient des enseignements qui ne peuvent être perdus. Bien des maux sont irréparables, sans doute, la mort ne rendra pas ceux qu’elle a frappés dans la prison, ni ceux qui ont péri dans la mêlée ; mais une réparation digne d’une grande assemblée restituera un jour à de braves, à d’honnêtes, à de bons citoyens leur véritable caractère si cruellement diffamé. La révolution de Février, en appelant les noirs à la liberté, en confondant toutes les couleurs et toutes les classes dans une même égalité, a rendu à ceux qu’elle a solennellement émancipés la dignité d’homme ; l’Assemblée nationale, en proclamant la sagesse et la modération de ces nouveaux citoyens de la France républicaine, les déclarera dignes de l’émancipation, les vengera des plus odieuses calomnies, les élèvera aux yeux du monde entier ; elle complétera le grand acte de l’abolition de l’esclavage et de la fraternité des races.