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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/100

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réel, de cette même possibilité. C’est pourquoi la vie modèle ou idéale de l’individu est dans l’absolu, bien plus pure et bien plus heureuse que sa vie propre ; car, tout ce qui, dans l’être fini nous parait obscur et imparfait, considéré dans l’être éternel, contribue à la magnificence et à la divinité du tout.

Ainsi, cher ami, quoique nous comprenions le sens véritable et sublime de cette unité que tu as toi-même établie, nous ne pouvons cependant la rencontrer véritablement, ni d’aucune manière, dans la connaissance finie à laquelle elle restera toujours inaccessible.

Dans l’essence de cet absolu un, qui de tous les contraires n’est ni l’un ni l’autre, nous reconnaîtrons le pere éternel et invisible de toutes choses, qui, sans jamais sortir de son éternité, comprend l’infini et le fini dans un seul et même acte de son intelligence divine. L’infini, c’est l’esprit qui est l’unité de toutes choses ; quant au fini, il est, à la vérité, égal en soi à l’infini ; mais il est aussi, par sa