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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/121

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et en s’y réunissant ; car comme déjà les anciens nous l’ont enseigné, ce qui, par rapport à toutes choses, est susceptible de prendre la différence, forme le principe maternel, tandis que l’idée générale, ou la pensée infinie, nous offre le principe paternel. Mais ce qui procède des deux est né, et comme tel, revêt la forme d’une créature ; néanmoins, participant également de la nature de l’un et de l’autre, et réunissant de nouveau en soi la pensée et l’être d’une manière périssable, il imite, à faire illusion, la réalité absolue d’où il tire son origine ; mais il est nécessairement isolé en soi : isolé, en ce qu’il est seulement déterminé par le contraire relatif de l’idéal et du réel. Ces deux derniers n’étant mortels en soi ni l’un ni l’autre, le deviennent cependant l’un par l’autre, et transmettent ainsi au temps la chose même ou le réel. Ainsi, le dérivé, ou la créature, est nécessairement fini à l’infini, mais seulement par relation ; car le fini n’existant jamais véritablement en soi, il ne reste que l’unité du fini et de l’infini. Or ce fini considéré en soi produit à