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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/161

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habiter l’Éther à rentrer dans l’unité absolue en s’oubliant elles-mêmes dans leurs propres chants.

Parmi les êtres, l’unité a laissé aux uns moins, aux autres plus de liberté, et a permis à ces derniers de jouir d’elle en eux, plus qu’en dehors d’eux-mêmes. C’est ainsi qu’une mère riche et féconde s’engendre elle-même dans tous ses enfants ; mais, en se communiquant à l’un davantage, à l’autre moins, et en ne se donnant entièrement qu’à un seul.

Or, communiquant avec différence à chacun ce qui est en elle-même, l’unité a distingué ce qui, en elle, n’est pas distinct ; car chaque qualité particulière des êtres vivants vient de ce qu’aucun d’eux n’a en soi toute l’indifférence de l’unité qui, étant la forme de toutes les formes, ne saurait elle-même en égaler aucune en particulier. Mais l’être qui n’a point complètement en soi la substance, ne peut non plus se séparer entièrement de l’unité, et il n’existe qu’en elle. Nous savons, il est vrai, que la chose purement corporelle n’est qu’une expression morte de l’idée générale ; que l’idée vi-