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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/231

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à aucune en particulier, mais doit être simple, infinie, immuable, et ainsi parfaitement égale à la matière. Or, comme elle n’exclut d’elle aucune forme, elle est, par là même, d’une fécondité infinie ; la matière, au contraire, est stérile en soi. C’est ainsi que les anciens ayant fait naître Éros de l’union de la richesse avec la pauvreté, laissèrent à celui-ci le soin de former le monde pour indiquer par là ce rapport de la matière à la forme première ; celle-ci trouve donc dans la matière la possibilité infinie de toutes les formes, comme de toutes les figures ; la matière, à son tour, parfaite comme elle l’est dans sa stérilité, suffit également à toutes les formes, et comme, par rapport à l’absolu, la possibilité et la réalité ne font qu’un en dehors de tous les temps, il s’ensuit que toutes ces formes se trouvent, de toute éternité, exprimées dans la matière, et qu’à l’égard de cette dernière, elles y sont d’une manière réelle en tout temps, ou plutôt sans aucun temps. Ainsi par la forme de toutes les formes, l’absolu peut être tout ; par l’essence il est tout. Les choses finies,