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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/235

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me, et qu’elle s’unit à elle dans son ardeur. Mais quelques autres ayant observé que la matière et la forme, considérées d’une manière absolue, sont entièrement identiques ; que la matière cependant, en tant qu’elle est exprimée dans le fini, et qu’elle devient corps, est susceptible de prendre la différence, tandis que dans l’infini, en tant qu’elle devient âme, elle représente l’unité, ont nommé la forme le père, et la matière la mère de toutes choses, à l’exemple des pythagoriciens, qui appelaient Monas le père, et Dyas la mère des nombres.

Quant au point où la matière et la forme ne font entièrement qu’Un, et où l’âme et le corps ne peuvent plus se distinguer, il est au-dessus de tout phénomène. Nous venons de voir comment l’âme et le corps peuvent se séparer dans la matière ; maintenant il nous sera facile de comprendre que la progression de cette opposition ne saurait avoir de limites ; mais quelle que soit l’excellence à laquelle puissent parvenir le corps et l’âme opposés l’un à l’autre, ce développement