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Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/88

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Lucien.

Mais n’avons-nous pas déjà dit que chaque perception est déterminée par une autre, celle-ci par une troisième, et ainsi de suite à l’infini ?

Bruno.

Cette observation est juste ; car ayant établi en principe que le fini est la perception même, nous ne pouvons placer la causalité que dans la série des différentes perceptions.

Lucien.

Mais comment pourras-tu faire accorder, avec cette existence éternelle des choses dans leurs idées, la détermination infinie des choses l’une par l’autre, laquelle semble ne se rapporter qu’à l’existence temporelle ?

Bruno.

N’as-tu point établi que l’idée générale est infinie, que la perception est finie ; mais que toutes deux ne font qu’un dans l’idée absolue, et qu’elles n’y souffrent aucune séparation ?

Lucien.

Telle a été notre manière de voir.