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LE BOUDDHISME AU TIBET

d’importance, elle doit être accomplie avec une stricte observation des règles établies à cet effet[1].

L’approche du moment où le dévot atteindra la possession des qualités surnaturelles est indiquée par différents signes, tels que rêves agréables, diffusion de parfums délicieux, etc. Il faut alors faire des offrandes particulières aux Bouddhas, ne prendre pendant deux ou même quatre jours que la quantité de nourriture strictement indispensable et lire certains Soutras. Si cependant, malgré la stricte observation de toutes ces règles, aucun signe n’annonçait l’approche de Siddhi, ce serait une marque positive que des raisons inconnues l’auraient empêché ; la divinité protectrice révèle ces raisons dans les rêves.

Les rites et les Dharânis varient suivant la divinité dont on implore l’assistance ; chaque dieu a ses Dharânis, Moudras, cercles magiques, offrandes et attributs particuliers. D’après la croyance populaire, Avalokitesvara, Mandjousri, Vadjrapani et beaucoup d’autres personnages ont déclaré au Bouddha leur intention de défendre sa religion et d’accorder leur assistance à ceux qui l’implorent. Les Dharânis et les cérémonies qui conviennent à chacune de ces divinités et les instructions sur leur application ne sont pas toujours clairs, satisfaisants et complets ; aussi de fameux magiciens ont-ils écrit des commentaires explicatifs, qui pourtant ne s’accordent pas toujours ; de là les nombreuses méthodes « Longs » pratiquées pour la célébration des rites.


CÉRÉMONIES PARTICULIÈRES POUR S’ASSURER L’ASSISTANCE DES DIEUX

La plupart des cérémonies, pour avoir l’efficacité voulue, doivent être célébrées par un Lama ; mais, même dans celles où ce n’est pas indispensable, on demande l’assistance d’un prêtre dans les circonstances importantes, car on suppose que le rite devient plus efficace par la coopération d’un Lama. Toutefois cette assistance est très coûteuse pour les laïques, car les prêtres officiants taxent leurs services d’après les ressources des fidèles[2]. Il n’est pas nécessaire de s’adresser aux Lamas pour les libations usuelles aux génies per-

  1. Voyez plus tôt une description de ces offrandes.
  2. Comparez, p. 102.