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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

misère et de détresse la liront, et si elles la prononcent à haute voix, tous les péchés leur seront remis. Cette doctrine secrète, protection des créatures (donnée) par le divin, l’excellent ḳLu-ṣgrub, qui a été cachée sous les trésors, comme le lion de pierre dans les bois de bambous[1], se répandra comme une bénédiction ».

Ce passage nous révèle que Lugrub ou Nagarjuna (voyez page 21) est regardé comme l’auteur de cette prière.

L’exemplaire que j’ai traduit diffère aussi par le titre. En tête sont écrits ces mots : « Repentir de tous les péchés, doctrine du Trésor caché » ; dans le texte elle est appelée « Le Rasoir d’or qui efface les péchés ». En tête du document de Paris se trouve aussi ce dernier titre, il est appelé ṣDigḅshagṣ-g̣ser-gji-spu-gri-zhes-bja-va-ḅzhugs-so. « Ceci est le Rasoir d’or de la Confession des péchés ».

Une autre modification à remarquer est l’omission de la prière finale et de l’indication du nom de l’écrivain et du temps employé à le copier. Les dharanis ne sont pas non plus les mêmes ; l’exemplaire de Paris porte la sentence sanscrite « Om supratishthitva vajraya ; subham astu sarva jugatham ; sarva mangalam ; yasas mahā ».

Je joins ici en caractères romains le texte que nous venons de traduire et une liste des phrases du texte parisien qui ne s’accordent l’as avec celles du mien ; les pages et lignes numérotées sont celles des planches V et VIII.


TEXTE TIBÉTAIN EN CARACTÈRES ROMAINS
page 7. — ligne 4 à 9

Ts’he-phyi-ma-ma-drin-’di-ka-bsam-pa’idas ; dus-kyi-ma-lan-las-ngan-ḅsagṣ-pa’i-lan ; dus-mi-’gyur te-mi-mi-ṛnamṣ-gyur-bas-lan- ; pha-rol-ḍmag-ts’hogs-nad-dang-mu-ge-dar-ba’i-dus ; ḍmyal-ṃnar-med-du-skye-ba’i-sems-chan-las-ngan-chan-mang-po-yod-pa-de-ṛnams-kyi-nang-nabsags-pa-chan-’ga-vud-pas ; ṣdig-ḅshagṣ-gter-cbhos-’di-dang-’phrad-par

  1. Allusion à la retraite et aux austérités de Sâkyamouni dans les bois avant qu’il eût atteint la condition de Bouddha.