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Page:Schoebel - Étude sur le rituel du respect social dans l’état brahmanique.djvu/15

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maître qui est censé l’occuper toujours. Aussi ne doit-il pas être pris par le disciple même quand le maître n’y est pas, même dans un temps postérieur उत्तरकालमपि. D’accord avec cet extrême respect du disciple pour le maître, son père spirituel, il est dit dans une Upanishad : « Le magnanime qui voue à son précepteur un respect aussi profond que celui qu’il voue à Dieu, comprendra les hauts mystères पर मं गुह्यम् qui sont exposés ici : परा भक्तिर् यथा देवे तथा गुरौ तस्यैते कथिता हि अर्थाः प्रकापन्ते महात्मनः[1]. Et dans une autre Upanishad, l’Anandavallî, se trouve ce beau passage qui dit que, en offrant au brâhmane un siége et le reste, c’est-à-dire l’eau pour se laver, la nourriture, les choses enfin qui constituent अर्घ्यं l’offrande d’hospitalité, il faut donner avec foi श्रद्धया, il faut donner avec grâce श्रिया, il faut donner avec pudeur ou crainte, il faut donner avec respect, il faut donner avec sympathie[2].

Le Rituel continue, çl. 120, en donnant la raison prochaine pourquoi le disciple doit se lever devant le maître : « C’est qu’à l’approche d’un vieillard les esprits vitaux d’un jeune homme s’élancent en haut ; il les retient par l’action de se lever à (son) encontre et de (le) saluer. »

  1. Çvêtoçvatara-Up., donnée par Anquetil, Oupnek’hat, II, 94 sqq., sous le nom persan Oup. Sataster, analysée par Weber, dans Ind. Stud., I, 421.
  2. Ap. Weber, Ind. Stud., II, 215 sq. — L’hospitalité est un des traits distinctifs des peuples aryens et germaniques. Voyez à ce sujet les dispositions détaillées dans Manu, III, 94 sqq. — Tacit., Germ., XXI : hospitiis non alia gens effusius indulget. — La violation en était même sévèrement punie, (Voy. Man., I. c., 100, 115 ; — Tacit. loc. cit. : Quemcumque mortalium arcere tecto, nefas habetur. — Voy. aussi les légendes suédoises par J. Grimm, dans la Zeitsch. für Deutsches Alterthum de Haupt, IV, p. 502).