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tion de ses compatriotes (1) et bientôt elle fût goûtée à tel point qu’on l’adopta comme religion d’un bout à l’autre de l’Iude. La conséquence de ce réveil, de cette budilhisation (2) des esprits fut que le pays se vit rendu à une existence autonome et indépendante. Partout les brahmanes, avec leurs étroites et rigides institutions sociales et leurs exigences théocratiques se virent réduits à la portion congrue, et les védas tombèrent au rang de livres vulgaires (3). L’égalité dans l’être en cette vie par la méditation, samâdhi, par l’extase, dhyâna, et l’égalité dans le non-être au delà la tombe par l’anéantissement personnel, le nirvâna, fut le mot de ralliement général ; plus d’asservissement sinon sympathique et volontaire, plus de servitude divine et d’absorption dans un créateur faisant acception des personnes : possession de soi, autonomie personnelle ici bas, et le néant du moi pour tous après la mort.

On voit où est la différence de cette doctrine quant au système sânkhya et à la philosophie vaîçeshika, qui déplurent si fort à Hiouen Tsang (4). La sankhya subordonne la nature à la science de l’esprit et fait du savant accompli un être indépendant de tout, une sorte de dieu (îçvara) solitaire dans son individualité. Le divin purusha ressemble beaucoup au homo sibi Deus de Feuerbach. De son côté, la vaiçeshika enseigne la délivrance finale, c’est-à dire la (1) Le Mahâvansa porte à sept cent mille le nombre des bhikchus, satta satasahassâni bhikkhavo (III, 4) qui assistèrent au synode, dhammasangîli, qui suivit à très-court intervalle la mort du maître. Il va sans dire que la chronique exagère.

(2) Allusion au sens radical du mot buddha, comme nous l’avons déjà expliqué ci-dessus, p. 6.

(3) Hiouen thsang, p. 151.

(4) Il les traite de ridicules et d’absurdes (Ib. p. 225 ).

    fou, en disant : « Le fils du roi a perdu l’esprit et déraisonne. » (Journ. as., mars 1831, p. 181). Et dans la légende tibétaine, on lit qu’il est accusé de gourmandise et de mœurs libertines. (Rgya tcher roi pas, XXVI, p. 383). Tout cela on le disait aussi de Jésus, et on le dira toujours de tout novateur.