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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/167

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

pour pouvoir agir sur le cerveau à l’état de veille, sur le cerveau en pleine activité, peuvent, quand cette activité cesse, amener une légère excitation de chacune de ses parties et de ses facultés représentatives ; tout comme une harpe ne vibre pas aux bruits étrangers quand on en joue, mais bien quand elle est pendue silencieuse. C’est donc ici qu’il faut placer la cause de la naissance et par suite aussi le principe constant de détermination des rêves qui se forment au commencement du sommeil, et non moins aussi la cause et le facteur déterminant de ces rêves qui naissent dans le repos absolu de l’esprit en plein sommeil et qui sont de véritables drames ; sauf que pour ces derniers, il faut, comme ils ne se produisent que quand le cerveau est déjà plongé dans un profond repos et tout entier occupé à sa nutrition, il faut une excitation beaucoup plus forte venue de l’intérieur. Par suite encore ce sont seulement ces rêves qui dans des cas particuliers très rares ont une signification prophétique ou fatidique ; et Horace dit avec raison :

« Post mediam noctem, cum somnia vera. »

Les derniers rêves du matin, en effet, sont sous ce rapport comme les rêves au commencement du sommeil ; en ce moment le cer-