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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/19

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PRÉFACE

prits, n’ont d’existence que par le consensus social, l’opinion publique de la tribu. C’est l’opinion publique que le magicien suit et dont il est à la fois l’exploiteur et l’esclave. » — Donc mythe, rite, image traditionnelle, formée et imposée au sorcier tout le premier par le consensus social, l’opinion publique de la tribu ; pouvoirs prétendus qui n’ont d’existence que par ce même consensus social : voilà dans la pensée de M. Mauss l’origine du pouvoir du sorcier, l’explication du germe, du noyau, d’où doit sortir toute la floraison religieuse. Les faits ne cadrent pas avec son parti pris. Il est à un certain moment obligé de parler des sensations, des illusions, des hallucinations propres au sorcier ; il est forcé de constater que « c’est par la révélation que la vertu magique s’acquiert dans la plupart des tribus australiennes ; que c’est normalement au cours d’un rêve ou d’un état extatique ou demi-extatique que cette révélation se produit ». N’importe : le préjugé est le plus fort. Ayant laissé échapper que