Aller au contenu

Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
156
MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

est de même en ce qui concerne la lecture. Si la personne qui lit devant elle pense à quelque autre chose qu’à sa lecture, elle n’entend rien de ce qu’on lit ; p. 40. » — On trouve encore p. 89 : « Elle n’entend pas comme on entend d’ordinaire par l’oreille, vu qu’on peut obstruer cette oreille sans que cela l’empêche d’entendre. » — De la même manière on trouve répété dans les « Mitteilungen aus dem Schlafleben der somnambule Auguste K. an Dresden, » 1843, qu’elle entendait parfois tout à fait uniquement par la surface de la main, et en vérité ce qui était exprimé sans voix par le seul mouvement des lèvres, p. 32 ; elle avertit elle-même qu’on ne doit pas voir là un fait d’audition au sens littéral du mot.

Il ne faut donc pas voir, chez les somnambules de toute sorte, des perceptions sensibles au sens propre du mot ; mais leur perception consiste à rêver directement le vrai, et se produit donc par l’organe énigmatique du rêve. Que les objets à percevoir soient placés sur le front de la somnambule ou sur le creux de l’estomac, ou que, dans quelques cas mentionnés, elle dirige sur ces objets, la pointe de ses doigts écartés, c’est simplement un moyen pour elle de diriger l’organe du rêve sur ces objets, en le mettant en contact