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Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/193

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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

une vision physiquement déterminée par la lumière, cela résulte déjà de ce fait que cette vision, quand elle s’élève à la clairvoyance, n’est pas empêchée par les murs, parfois même s’étend aux terres lointaines. Une explication particulière de cette même vision, c’est cette vue intérieure, qui se rencontre quand la clairvoyance est poussée à un haut degré ; par laquelle les somnambules de cette espèce perçoivent clairement et nettement toutes les parties de leur propre organisme, bien qu’ici, tant par suite d’absence complète de lumière qu’à cause des nombreux murs de séparation existant entre les parties perçues et le cerveau, toutes les conditions fassent absolument défaut pour la vision physique. Nous pouvons de là conjecturer en quelle sorte toute perception somnambulique, donc aussi la perception dirigée au dehors et au loin, et d’une manière générale toute vision, existe par l’organe du rêve ; donc toute vision somnambulique d’objets extérieurs, tout rêve, toutes visions à l’état de veille : la seconde vue, l’apparition corporelle des absents et notamment des mourants, etc… La vision, dont nous venons de parler des parties intérieures de notre propre corps, ne se produit visiblement que par une